[Le] 23 avril 1930
Cher camarade Dommanget,
J’ai lu votre «Table des matimes». J’estime que votre ouvrage sur S[ylvain] Maréchal est susceptible d’intéresser le public russe et je me décide donc à l’imprimer
Je profite de cette occasion pour vous prier de m’éclairer sur un point qui me tient à cnur. Dans votre article des Annales historiques de la Révolution française, vous citez le Correspondant Picard de Babeuf et vous écrivez en note: «La Bibliothèque de Noyon en possédait avant la guerre 40nos, cote 843»[1276]. Faut-il comprendre que vous savez que cette collection n’existe plus à Noyon? Ou bien faites-vous cette réserve a priori? Avez vous quelque chose de plus précis sur le sort de ces «40nos, cote 843» de Noyon? Je désire beaucoup que vous me fixiez sur ce point, car à ma connaissance il n’existe pas d’autre collection du Correspondant Picard.
Vous demandez un exemplaire russe de votre Considerant. L’ouvrage est à l’imprimerie. Je vous le ferai envoyer dès qu’il aura paru.
Agréez, cher camarade, l’expression de mes sentiments les plus cordiaux.
[signature]
[P. 49]
Lettre de Maurice Dommanget à David Riazanov
Lettre de Maurice Dommanget à David RiazanovMorvilliers (Oise) le 11 mai 1930
Cher camarade Riazanov,
Pour satisfaire à votre désir je me disposais à vous envoyer le manuscrit de Sylvain Maréchal quand je m’aperçus qu’il était trop lourd pour être expédié par la poste. Je n’ose, d’autre part, me décider à en faire un colis-postal de crainte de perte. Ne pourrais-je vous le faire parvenir par la voie diplomatique? En ce cas, je vous serais très obligé de me donner des instructions ou de me faciliter par une pièce signée de vous la remise régulière.
Je suis très désireux de savoir si vous vous réservez un certain temps pour l’édition russe, autrement dit quel usage je puis faire de mon manuscrit pour l’édition française. Cette question a son importance parce qu’il faut s’attendre à la parution éventuelle d’une biographie de Maréchal et je ne voudrais pas qu’une partie de la documentation de mon livre perd’t son caractère inédit.
Dans mon article des «Annales historiques de D Révolution [française]» en disant que la Bibliothèque de Noyon possédait avant la guerre 40 n[umér]os du «Correspondant] Picard» je faisais une reserve a priori. J’ai écrit à Noyon. Je sais que les collections de la ville ont été détruites, mais le Comité Archéologique ayant reconstitué les siennes peut-être reste-t-il une petite chance pour que nous retrouvions tout ou partie des 40 n[umér]os disparus.